ORBE1, adj.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1050
orbs «aveugle» (
Alexis, éd. Chr. Storey, 552) −1611 (
Cotgr.:
orbe);
b) ca 1140 fig.
orp «obscur, mal fondé» (
Geoffroi Gaimar, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 4959);
2. fin
xiies.
orbe «obscur, sombre» (
Conte de Floire et Blancheflor, éd. J. L. Leclanche, 493); répertorié comme vieux mot par
Ac. Compl. 1842 et
Lar. 19e; subsiste dans des empl. spéc. 1233
orbes cops «coup qui meurtrit la chair sans l'entamer» (
Trésor des Chartes du Comté de Rethel, IV, 316, 25 ds
Morlet, p. 291); 1260 archit.
orbes arkes «arcades aveugles» (
Villard de Honnecourt, Album, éd. H. R. Hahnloser, planche 60 et p. 162). Du lat.
orbus «privé de» qui a pris le sens de «aveugle» dès le
iies. chez Apulée (
cf. les corresp. rom.: roumain de l'Ouest
orb, ital. dial. du Nord
orbo, v.
REW36086 et
FEW t. 7, p. 391a) et s'est substitué au lat.
caecus (d'où l'a. fr. de l'Ouest
cieu, l'ital.
cieco, le catalan
cec, l'esp.
ciego, le port.
cego, v.
REW31461).
Cf. G. Rohlfs, Rom. Sprachgeogr., 1971, § 56, pp. 76-77, et carte 31. Le sens de «aveugle» qui apparaît d'abord dans des empl. de
orbus dans des syntagmes comme
orbus luminibus chez Ovide ds
OLD, s'explique peut-être aussi par le rapprochement avec
orbis «orbite, oeil», v.
Ern.-
Meillet.
Orbe a été évincé par
aveugle* et ne se maintient plus, surtout dans des dér., que dans qq. dial. du Sud; v. aussi le dér.
orvet*.