OPPOSITION, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. 1176 «réplique qui a le caractère d'une objection» (
Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 4365);
2. fin
xiies. «position d'une chose vis-à-vis d'une autre» (
Evrat, Genèse, B.N. 12456, f
o112 r
ods
Gdf. Compl.); 1269-78 astron. (J.
de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 18906).
B. 1. 1370-72 «contrariété entre deux choses, différence considérable dans la manière de sentir... de plusieurs personnes» (
Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, p.169) ;
2. 1567 rhét. «antithèse» (
Amyot, Demosth., 14 ds
Littré); 1868 log. (
ibid.); 1951 ling. (
Mar. Lex.).
C. 1. 1474 dr. (
Ordonnances des rois de France, XVIII, 17 ds
Bartzsch);
2. ca 1480 «résistance, obstacle, empêchement» (
Mystère du V. Testament, éd. J. de Rothschild, II, 169);
3. 1745 «le parti politique de Grande Bretagne qui s'oppose au parti au pouvoir» (Abbé
Le Blanc, Lettres d'un François ds
Mack., p.169); 1772 «en France, partie d'une assemblée nationale qui s'oppose à la partie dominante» (
L'Ambassadeur de Suède en France à Gustave III ds
Fr. mod. t.34, p.97). Empr. au lat.
oppositio «opposition, contraste, antithèse», le sens pol. C 3 est dû à l'infl. de l'angl.
opposition (1793 ds
NED).