ONC, ON(C)QUES,(ONQUES, ONCQUES) adv.
Étymol. et Hist. Adv. de temps
A. Empl. avec nég.
1. «jamais» négatif; verbe au prétérit
ca 881
non ... omque (
Ste Eulalie, 9 ds
Henry Chrestomathie, p.3: Niule cose
non la pouret
omque pleier La polle sempre non amast lo Deo menestier); fin
xes.
unque non (
Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 9: Peccad negun
unque non fiz);
ca 1050
unc ... ne (
St Alexis, éd. Chr. Storey, 140);
ca 1100
unches mais ... ne (
Roland, éd. J. Bédier, 1461);
2. empl. comme nég. totale au sens de «ne ... pas du tout; ne ... absolument pas»
ca 1100
unc ne (
Roland, 1769:
Unc ne sunast, se ne fust cumbatant);
id. ne ... unkes (
ibid., 2495: Icele nuit
n'unt
unkes escalguaite).
B. Empl. sans nég. «à quelque moment que ce soit, jamais»
ca 1100 dans une phrase interr. dir. (
Roland, 2292: Culvert paien, cum fus
unkes si os Que me saisis...?);
ca 1160 interr. indir. (
Eneas, 347 ds T.-L.: Ne sai se
onkes i ot blé);
ca 1175 hyp. (
Benoît de Ste-
Maure, Chronique des ducs de Normandie, 11865,
ibid.: od le trenchant de m'espee Li ai dreit fait, s'
onc li mesfis); 1174-87 dans une phrase de forme affirm. mais de sens implicitement nég.: après un compar. suivi de
que (
Chrétien de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 7914: Artus, comant se contient ore? Mialz qu'il ne fist
onques ancore). Mot qualifié de ,,vieux et burlesque`` dep.
Fur. 1690. Du lat.
umquam «un jour, quelquefois», empl. dans des phrases nég., des prop. interr. ou cond.:
non umquam «jamais»,
nihil umquam, nemo umquam; si umquam, des phrases de forme affirm. mais nég. de sens, notamment après un compar. suivi de
quam. Cf., issu de
numquam (
ne-umquam) adv. de temps «jamais», également empl. comme nég. totale au sens de «pas du tout», l'a. fr.
nonque «jamais» (842,
Serments de Strasbourg ds
Henry Chrestomathie, p.2, 7;
ca 881
Ste Eulalie, 13,
ibid., p.3).