OEUF, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1120-34
of «corps plus ou moins gros, dur et arrondi que produisent les femelles des oiseaux et qui contient le germe de l'embryon et les substances destinées à le nourrir pendant l'incubation» (
Philippe de Thaon, Bestiaire, éd. E. Walberg, 1265: ses
os pundra); 1830
écraser une chose dans l'oeuf (
Hugo, Hernani, p.48); 1846
sortir de l'oeuf au fig. (
Balzac, Cous. Bette, p.64);
2. a) xiiies. «ce corps produit par la poule, utilisé comme aliment» (
Aucassin et Nicolette, éd. M. Roques, XXX, 17);
ca 1306
oefs durs (
Joinville, Vie St Louis, éd. N. L. Corbett, § 376); 1399
eufs de Pasques «oeufs que les enfants vont demander aux portes à Pâques» (A. N. JJ 154, f
o264 r
ods
Gdf. Compl.);
b) loc. et expr. 1526
tondre sur ung oeuf «faire son profit de tout» (Cl.
Marot, L'Enfer, 122 ds
OEuvres satiriques, éd. C. A. Mayer, p.59); 1640
plein comme un oeuf (
Oudin Curiositez); 1680
ne pas mettre tous ses oeufs dans un panier (
Boursault, Lett. nouv., t.III, p.394 ds
Pougens ds
Littré); 1690
marcher sur des oeufs (
Fur., s.v. marcher); 1842
c'est l'oeuf de Colomb (d'apr.
Gottsch., p.440, peut-être l'attest. de
L. Jourdan ds
Lar. 19e) ; 1954
aller se faire cuire un oeuf (
Simonin, loc. cit.);
3. 4
equart
xives. «produit de la ponte des femelles ovipares en général, reptiles, insectes, poissons, batraciens»
oeufvres des brochés (
Taillevent, Viandier, éd. Pichon-Vicaire, p.67);
4. 1690 ``chez les mammifères, semence`` (
Fur.);
5. a) 1765
oeuf de mer (
Encyclop. t.11);
b) 1845 «morceau de bois en forme d'oeuf qui sert à repriser les bas» (
Besch.);
6. 1860 fam. «nigaud» (d'apr.
Esn.); 1932
fais pas l'oeuf! (
Céline, Voyage, p.579);
7. ca 1960 sports (d'apr.
Gautrat Ski). D'un lat. pop. *
ovum, issu du lat. class.
ovum «oeuf», devenu
oum où
o s'est ouvert par dissimilation puis *
ovum refait sur le plur.
ova (
cf. Bl.-
W.5).