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OBOLE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1262 «petite pièce de monnaie française du Moyen Âge valant un demi-denier» (Etienne Boileau, Métiers, 272 ds T.-L.); 2. 1350 «sorte de poids» (Ord. II, 362 ds Gdf.); 3. 1567 «dans la Grèce antique, unité de poids et de monnaie valant le sixième de la drachme» (Amyot, Vies, Lysand. ds Gdf. Compl.); 4. 1668 «très petite somme» (La Fontaine, La colombe et la fourmi, Fable, L. II, XII, éd. H. Régnier, t.1, 165); id. «très petite quantité, partie» (Id., Le Serpent et la lime, L. V, XVI, ibid., p.414); 5. 1845 «petite aumône» (L. Blanc, loc. cit.). Empr. au lat. obolus «obole, monnaie grecque», «poids», lui-même empr. au gr. ο β ο λ ο ́ ς «monnaie athénienne valant 1/6 de la drachme attique», «mesure équivalente à 1/6 d'un chénice [mesure de capacité]».

Mise à jour de la notice étymologique par le programme de recherche TLF-Étym :

Histoire :
A. 2. [En France, sous l'Ancien Régime] « petite pièce de monnaie valant un demi‑denier ». Attesté depuis ca 1200 [en Flandre, dans un document qui se réfère au gouvernement de Hugues, comte de Rethel] (GysselingDocAnc, page 193 = Du Cange 5, 265a, s.v. marceschia = Gdf 5, 185c, s.v. marsage1 : De chascun stier [variante wallonne de se(s)tier « sorte de mesure de capacité pour les grains »] marsaige [« grain qu'on sème en mars »] une o[bole]). - 
A. 3. « très petite somme d'argent ». Attesté depuis 1628 [dans une tragi‑comédie que l'auteur campe en Phénicie, dans l'Antiquité, aussi les sens A.1. et A. 3. pourraient‑ils bien être actualisés dans la même occurrence] (Schélandre, Tyr et Sidon, page 260, seconde journée, acte second, scène II, in Frantext : Avant ce mal de teste on m'eust eu beau prescher Pour me faire sans gage une obole lascher). Cf. les attestations suivantes en ancien et moyen français, qui préfigurent l'émergence de cet emploi dès le 13e siècle, à travers le procédé du renforcement affectif de la négation à l'aide d'expressions d'une valeur minimale (cf. Möhren, Renforcement, page 174) : 1er quart 13e siècle (AimeriD, vers 2881, variante : Tot mon tresor vos ferai si vuidier N'i remendra o[bole] ne denier) ; ca 1350 (BaudSebB, tome 1, vers 715 = TL : Et si n'en voeilt avoir ne obole ne denier). - 
B. 2. « don de très peu d'importance ». Attesté depuis 1738 (Argens, Lettres juives, Lettre 185, tome 6, page 411, in Frantext : et que suspendant à sa fenêtre un petit sac, comme font ordinairement les prisonniers, il crioit aux passans : une obole au pauvre Bélisaire [général byzantin accusé de trahison, qui en fut réduit à mendier après qu'on lui eut crevé les yeux, cf. GDLI s.v. obolo], à qui l'envie a crevé les yeux et non pas le crime). - 
B. 1. « petite contribution à la souscription à une publication ». Attesté depuis 1873 (Hugo, Correspondance, À Monsieur Marc Bayeux [journaliste et romancier], tome 3, page 354, in Frantext : J'arrive d'une absence de quelques jours, je trouve votre lettre, je vous envoie pour l'excellente souscription du Corsaire mon obole). - 
A. 1. [Dans la Grèce antique] « ancienne monnaie valant le sixième d'une drachme ». Attesté depuis 1539 [dans une traduction d'un texte latin] (Macault, Apophtegmes, Aristippus, livre III, folio 9 recto : Et j'estime aussi peu (deit il) cinquante drachmes come toy ung obole Attique). Remarque : au 16e siècle, le mot est masculin, cf. Huguet, peut‑être dans le souci de distinguer grammaticalement A. 1. et A. 2. - 

Origine :
A. 2. Transfert linguistique : emprunt au latin médiéval obolus, ‑a, ‑um subst. masc., fém. ou neutre « petite pièce de monnaie » (attesté dès 1086 [masc. et fém.] et dès 1218 [neutre], Latham, Word‑list), variante tardive du latin obolus subst. masc. « id.» (cf. ci‑dessous A. 1.). Cf. von Wartburg in FEW 7, 278b‑279a, obolus 1 a, qui impute le changement de genre à l'influence de maille2*, ce qui n'est pas très convaincant.
A. 3./B. Formation française : issu par évolution sémantique de A. 2.
A. 1. Transfert linguistique : emprunt au latin obolus subst. masc. « obole, monnaie grecque » (attesté depuis Terence, TLL 9/2,141‑143), lui‑même emprunté au grec ὀβολός subst. masc. « monnaie athénienne valant 1/6 de la drachme attique » (Bailly ; Liddell‑Scott). Ce second emprunt est dû aux humanistes de la Renaissance, qui ont employé le mot au masculin comme terme d'archéologie grecque. Cf. von Wartburg in FEW 7, 278b‑279a, obolus 1 b.


Rédaction TLF 1986 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2005 : Nadine Steinfeld. - Relecture mise à jour 2005 : Éva Buchi ; Yan Greub ; Frankwalt Möhren ; Takeshi Matsumura.