OBJECTEUR, subst. masc.
Étymol. et Hist. I. 1777 «celui qui fait des objections» (
Beaumarchais,
Mémoire particulier ds
Coménie,
Beaumarchais et son temps, 2, 561).
II. Ca 1925
objecteur de conscience (d'apr.
Rey-
Gagnon Anglic.);
cf. 1933 (
Morand,
Londres, p.65); 1933
objecteur (
Gide,
Journal, p.1180). I dér. de
objecter*; suff.
-eur2*. II trad. de l'angl.
conscientious objector (1899 ds
NED) «celui qui refuse au nom de sa conscience, de se soumettre à certaines obligations imposées par l'État (ici la vaccination obligatoire)». C'est ainsi que furent appelés en Afrique du Sud en 1906 les Asiatiques de toute race et de toute religion qui prêtèrent un serment de «résistance passive» à l'égard du gouvernement qui les persécutait (
cf. R.
Rolland,
Mahatma Gandhi, Paris, Stock, 1924, p.22); l'expr. angl. est comp. de
conscientious «qui obéit à la conscience morale» lui-même empr. au fr.
consciencieux* en 1611 (
Cotgr.) et de
objector, dér. de
to object (lat.
objectare, v.
objecter) «s'opposer à quelque chose, protester contre quelque chose».