NÉCESSITÉ, subst. fém. Étymol. et Hist. 1. 1 remoitié xiies. «misère, pauvreté» ( Psautier Oxford, 106, 13 ds T.-L.); 1540 être en necessité ( Rec. des anc. cout. de Belgique, VII, 3, 475 ds FEW t.7, p.78a); 1776 de première nécessité ( Condillac, Comm. gouv., I, 2 ds Littré); 2. ca 1155 «caractère de ce dont on ne peut se passer, besoin impérieux» ( Wace, Brut, éd. I. Arnold, 8027); 1370-72 de necessité «obligatoirement, nécessairement» ( Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, p.196, n. 5); 1694 de toute necessité ( Ac.); 3. a) 1269-78 «besoins naturels comme manger, dormir, etc.» ( Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 11307); ca 1300 aller à des nécessités «aller à la chaise percée» ( Guillaume de St- Pathus, Mir. St Louis, éd. P.B. Fay, XII, 42); b) ca 1333 subst. fém. plur. «besoin d'argent qu'éprouve un gouvernement, une corporation» ( Ord., mai, XII, 21 ds Gdf. Compl.); 1358 «ensemble de choses nécessaires pour vivre» ( Tutelle des enfants de Nicolas de la Foy, 17 oct., A. Tournai, ibid.); 4. a) 1269-78 faire de necessite vertu ( Jean de Meun, op. cit., 13985); b) ca 1360 avoir necessite de «être dans l'obligation de» (H. Capet, 241 ds T.-L.); c) ca 1480 Nécessité n'a point de loy ( Myst. du viel Testament, éd. J. de Rothschild, 39647); d) 1740 necessité d'industrie est la mère ( Gresset, Le Lutrin vivant, p.60); 5. ca 1480 «fatalité, événement inéluctable» ( Myst. du viel Testament, id., 36225); 6. 1656-57 «état de contrainte qui restreint ou annule le libre choix» ( Pascal, Provinciales, éd. Brunschvicg, XVIII, VII, p.30); id. mettre (qqn) dans la nécessité de ( Pascal, Provinciales, éd. Brunschvicg, XVIII, VII, p.25); 1657-62 log. «enchaînement nécessaire des causes et des effets» ( Pascal, Pensées, II, 19). Empr. au lat. necessitas «nécessité; l'inéluctable, l'inévitable; besoin impérieux, prenant; obligation impérieuse de faire une chose; caractère nécessaire, nécessité (au sens logique)».
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