NOÈME, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1824 rhét. «fig. de rhét., selon Quintilien, par laquelle on fait entendre autre chose que ce que l'on dit» (
Raymond);
2. 1840 philos. «idée en général, produit de l'intelligence» (
Ac. Compl. 1842);
3. 1936 phénoménol. «objet de pensée» (
Sartre,
Imagination, p.153);
4. 1969 ling., sémiot. (
K.Heger,
op. cit. p.68 et 111). Empr. au gr.
ν
ο
́
η
μ
α, -α
τ
ο
ς «perception, intelligence, pensée; concept, p. oppos. aux sensations; dessein, projet; rhét.: pensée, p. oppos. à ο
́
ν
ο
μ
α mot», dér. de ν
ο
ε
́
ω «voir, percevoir; comprendre; avoir dans l'esprit; projeter». Au sens 1, ν
ο
́
η
μ
α chez
Quintilien ds
Forc. Au sens 3, empr. à l'all.
Noema (1913,
E.Husserl,
Ideen zu einer reinen Phänomenologie und phänomenologischen Philosophie, Allgemeine Einführung in die reine Phänomenologie III, III, § 88 ds
Husserliana, La Haye, M. Nijhoff 1950, t.3, p.219), lui-même empr. au gr. Au sens 4, empr. à l'all.
Noem (1964, G. F.
Meier ds
Z. Phonet. Sprachwiss t.17, p.588: ...jedes Semem sich in begriffliche Elemente [
= Noeme] zerlegen lässt).