NOYAU, subst. masc.
Étymol. et Hist. I. 1. Début
xiiies. «partie centrale d'un fruit» (
Sermons poit., 172 ds T.-L.); 1277
le noiel laissiez por l'escrasche «laisser le noyau pour la coque» (
Rutebeuf, La Nouvelle complainte d'outre-mer, 122 ds
OEuvres complètes, éd. E. Faral et J. Bastin, I, 501);
2. 1721
eau de noyau (
Trév.); 1922
noyau (
France, loc. cit.).
II. 1. 1475 archit. «axe central d'un escalier tournant sur lequel porte l'extrémité des marches» (
Une Succession en Anjou, 27 ds
IGLF);
2. a) 1660 «partie pleine mise à l'intérieur d'un moule et qui, à la fonte, produit un vide correspondant» (
Oudin Esp.-Fr.);
b) 1690 «partie intérieure d'une construction, ici d'une colonne» (
Fur.);
3. a) 1749
noyau ... de la comete (
Buffon, Epoques, éd. Lacépède, p.256 ds
Brunot t. 6, p.1170, note 1);
b)1765 «partie lumineuse des taches du soleil» (
Encyclop. t.11);
4. 1791 «partie centrale du globe terrestre» (
Marat, loc. cit.);
5. a) 1855 «partie de la cellule» (
Littré-
Robin);
b) 1847 anat. pathol.
noyau d'induration (
Raspail, Rev. élém. de méd. et de pharm., t.1, p.26);
6.1926 «partie centrale de l'atome»
noyau de l'atome (
Friedel, Cristallogr., p.354);
7. 1950
noyaux de condensation (
Maurain, op. cit., p.122);
8. 1966 gramm. (
Coyaud, Introd. ét. lang. docum., p.73).
III. 1. Av. 1781 «élément ou groupe d'éléments qui donne vie à un ensemble» (
Turgot ds
Lar. 19e);
2. a) 1794 «petit groupe de personnes qui a donné naissance à un groupe plus vaste» (cité ds
Brunot t.9, p. 819);
b) 1844 «petit groupe de personnes qui exerce une activité opposée aux buts d'une collectivité» (
Michelet, Journal, p.55: les petits
noyaux qui feraient obstacle à la grande réunion). D'un lat. de basse époque
nucalis «de la grosseur d'une noix, semblable à une noix» (dér. de
nux «noix», v. ce mot), pris ensuite substantivement au sens de «noyau» en lat. pop.,
cf. aussi l'a. prov.
nogalh, nogaill (
Rayn. s.v. notz) avec changement de suff., v.
Romania t.33, pp.268-269.