NOURRIR, verbe trans.
Étymol. et Hist. I. 1. 2
emoitié
xes. «élever un enfant» (
Saint-Léger, éd. J. Linskill, 27);
ca 1500
nourrir à «élever à» (
Philippe de Commynes, Mémoires, éd. J. Calmette, I, p.69); 1636
nourrir dans «former dans» (
Corneille, Le Cid, vers 589: son bras
nourri dans les alarmes); 1690
nourrir un serpent dans son sein «élever un ingrat» (
Fur.);
2. 1636 «produire» (
Corneille, op. cit., vers 1560 : Et tout ce que l'Espagne
a nourri de vaillants).
II. 1. Mil.
xies. «alimenter un enfant nouveau-né» (
Alexis, éd. Chr. Storey, 32);
ca 1180 «alimenter un animal» (
Marie de France, Fables, 32-5 ds T.-L.);
2. ca 1100 «pourvoir à l'entretien complet de quelqu'un» (
Roland, éd. J. Bédier, 2380);
3. ca 1225 «fournir des aliments nécessaires à un être vivant» (
Gautier de Coinci, Mir. de la Vierge, II, Mir. 22, éd. V. F. Koenig, IV, p.191);
4. ca 1500 «constituer un aliment pour un organisme» (
Jardin de santé, I, 374 ds
Gdf. Compl.);
5. 1524-27 «faire vivre» (
P.Gringore, Vie Ms. S. Loys, II, 29 ds
IGLF: Nostre moulin certainement nous
nourrist);
6. 1580 «former dans son esprit, méditer» (
Montaigne, Essais I, XXVI, éd. P. Villey, I, 174);
7. 1582 p. ext. «en parlant d'un pays, approvisionner en produits alimentaires» (
R. Garnier, Bradamante, 139, IV, p.11 ds
IGLF: et mille autres et mille que l'Espagne et l'Afrique
ont nourris).
III. Verbe pronom.
1. ca 1269-78 «prendre des forces» (
Jean de Meun, Roman de la Rose, éd. F. Lecoy, 18943);
2. 1485 «prendre de la nourriture de» (
Mist. du Viel Testament, XXXVII, 34658, IV, 330 ds
IGLF: Courges, pompons
se nourrissent dessoubz);
3. id. fig. (
ibid., V, 3038, I, 116,
ibid.: Or fault il que je
me nourrisse Desormais de peine et tormens). Du lat.
nutrire «nourrir, alimenter, entretenir».