NOURRICE, subst. fém.
Étymol. et Hist. I. 1. a) Ca 1140 «femme qui allaite un enfant»
nurrice (
Geffrei Gaimar,
L'Estoire des Engleis, éd. A. Bell, 624); 1283
metre enfant a nourice (
Philippe de Beaumanoir,
Coutume de Beauvaisis, 63, 1813, éd. Am. Salmon, II, 418); 1485
mére nourrisse (
Mistère Viel Testament, XXVII, 22954, III, 251 ds
IGLF); 1675, 27 nov.
enfant changé en nourrice «enfant auquel on a substitué un autre enfant pendant qu'il était en nourrice» (M
mede Sévigné,
Lettres, éd. La Pléiade, II, 173); 1689 loc. fig.
battre sa nourrice (
La Bruyère,
Les Ouvrages de l'Esprit, éd. G.Servois, t.2, p.29); 1876, 12 janv.
nourrice sèche (
Journal Officiel, p.335, 1
recol. ds
Littré Suppl.);
b) 1578 «femme qui a été la nourrice de quelqu'un» (
J. Grévin,
César, p.31 ds
IGLF); 1762 «rôle de nourrice au théâtre» (J.-J.
Rousseau,
Emile ou De L'Education);
2. p. métaph. 1485 «ce qui nourrit» (
Mistère Viel Testament, IV, 2123, I, 83 ds
IGLF: Vostre enseignement est propice Pour oster le danger d'envye Qui de tous pechez est
nourrisse);
3. 1558 «en parlant des animaux, femelle qui allaite ses petits» (
Du Bellay,
Les Regrets, 9, 3, éd. J. Joliffre, p.66);
4. 1845 apic. (
Besch.).
II. Technol.
1. 1765 «pompe aspirante dans une construction hydraulique» (
Encyclop. t.8, p.361a);
2. 1868 «dans les marais salants, bassin où l'on conserve l'eau de mer» (
Enquête sur les sels, t.I, p.510 ds
Littré Add. 1872);
3. 1903 «cylindre muni d'un certain nombre de raccords et placé là où une conduite d'eau bifurque en plusieurs directions» (
Nouv. Lar. ill.);
4. 1941 «bidon» (
Morand,
L'Homme pressé, I, II ds
Rob.). Du lat. tardif
nutricia, fém. de
nutricius «qui nourrit, élève», dér. de
nutrix «nourrice».