NONNE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1155
nune «religieuse» (
Wace, Brut, éd. I. Arnold, 7399); d'apr.
Rich. 1680 ,,ne se dit plus que dans le burlesque, ou le stille le plus bas``;
2. 1828-29 arg.
nonne (
Vidocq, loc. cit.). Du lat. eccl.
nonna «religieuse» (début
ves.), att. dans le lat. des inscriptions «nourrice» parallèle à
nonnus «moine» (début
ves.), spéc. «nom que les moines donnent, par bienveillance aux plus anciens d'entre eux» (
id.), d'où l'a. fr.
nunne «
id.»
ca 1200 (
Règle St Benoit, éd. A. Héron, 3518), également «nourricier» dans le lat. des inscriptions, prob. mot enfantin qui rappelle le gr. ν
ε
́
ν
ν
ο
ς, ν
α
́
ν
ν
α
ς «frère de la mère» «père de la mère» (
cf. Ern.-
Meillet et
Chantraine). Au sens 2, le mot serait empr. par l'arg. à l'ital.
nonno «compère, parrain» (1731 ds
Tomm.-
Bell.) ce rôle de complice étant dévolu à des associés âgés, qui ne pouvaient plus jouer un rôle actif, et qui, paraissant plus respectables, attiraient moins les soupçons (
Dauzat Ling. fr., p.276); l'ital., att. antérieurement déjà comme terme de bienveillance adressé à un vieil homme (1728 ds
Tomm.-
Bell.) et au sens de «grand-père» (
xvies. d'apr.
DEI), est lui aussi issu du lat.
nonnus.