NOISE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 «bruit, tumulte» (
St Alexis, éd. Chr. Storey, 422; 502);
ca 1100 (
Roland, éd. J. Bédier, 1455; 3842);
2. ca 1165 «dispute, querelle» (
Benoît de Ste-
Maure,
Troie, 17424 ds T.-L.); 1
remoitié
xiiies.
faire noise a «engager une querelle avec (quelqu'un)» (
Guillaume de Palerne, 9641,
ibid.); 3
equart
xves.
mouvoir noise a «
id.» (
Georges Chastellain,
Chron. ds
OEuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t.3, p.416); 1611
cercher noises pour noisettes «susciter une querelle pour un rien» (
Cotgr.). L'étymon communément proposé est le lat.
nausea, gr. ν
α
υ
σ
ι
́
α, var. de ν
α
υ
τ
ι
́
α «mal de mer; envie de vomir», v.
nausée;
cf. le dér. dial.
naucheux «qui a la nausée» (
Cotgr.). L'a. prov.
nauza atteste un 1
ersens dér. «chagrin, affliction, ennui» (
ca 1160-80,
Bernard de Ventadour, éd. C. Appel, 4, 41; 3
etiers
xiies.,
Giraut de Bornelh, éd. A. Kolsen, IX, 5; passé en m. fr.: 1544,
M. Scève,
Délie, CCCLVIII, 6, éd. E. Parturier, p.246), dont est peut-être dér., dans le domaine fr., celui de «querelle» et de «bruit, tumulte» (également att. en a. prov.: 3
etiers
xiies. «querelle»
Giraut de Bornelh, XLIV, 15;
ca 1180 «bruit, tapage»
Girart de Roussillon, éd. W.M. Hackett, 4581; 1225-28
Jaufré, éd. C. Brunel, 3487). Objectant les difficultés d'ordre sém. présentées par cette hyp., A.
Lanly ds
Semasia, 1974, pp.129-131, propose le lat.
nŏxia «délit, faute, crime», devenu
no̥xia,
o se fermant sous l'infl. du yod suivant.