NOEUD, subst. masc.
Étymol. et Hist. I. 1. 1119 «enlacement serré de fils» (
Philippe de Thaon, Comput, éd. E. Mall, 1771); 1690
noeud de tisserand (
Fur.); 1721
noeud de chirurgien (
Trév.); 1812
faire un noeud à son mouchoir (
Jouy, Hermite, t.2, p.147); d'où
a) fig. 1672, 2 juin
avoir un noeud à la gorge «avoir quelque chose qui déplaît» (M
mede Sévigné, Lettres, éd. La Pléiade, 1, 528);
b) spéc. 1721 mar.
noeud de la ligne de Lok (
Trév.); 1797
filer trois noeuds (
Voy. La Pérouse, t.2, p.238); d'où p. anal. et fam. 1828-29
filer son noeud (
Vidocq, Mém., t.3, p.123);
2. 1171-90 «ornement vestimentaire» (
Chrétien de Troyes, Perceval, éd. W. Roach, 3724); 1688
noeud d'épaule (
Rich.); 1690
noeud de cravate (
Fur.);
3. fig.
a) ca 1175 «attachement, liaison entre des personnes» (
Benoit, Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 8560); 1588
sainct noeuf (
Ollenix du Mont-
Sacré, Sec. Liv. des berg. de Julliette, f
o446 v
ods
Gdf. Compl.);
b) ca 1470 «point essentiel où réside la difficulté d'une affaire» (
Georges Chastellain, Chronique, éd. K. de Lettenhove, 3, p.312); 1638
le noeud des pièces de théâtre (
Sentiments de l'Académie sur le Cid ds
Littré);
4. techn.
a) 1690 astron. (
Fur.);
b) 1765 math. (
Encyclop. t.11);
c) 1768 acoust. (
Rousseau, p.8);
d) 1824 commun. (
Ségur, Hist. de Nap., iv, 6 ds
Littré);
5. p. anal. 1779 «chacun des replis du serpent» (Jean
Roucher, Les Mois Poèmes en 12 chants, t.2, p.124).
II. 1. 1213 anat.
neu de l'eschine «première des vertèbres» (
Li Fet des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, 500, 34); 1314
neu de la gorge «pomme d'Adam» (
Henri de Mondeville, Chirurgie, 257 ds T.-L.); 1552 «articulation des doigts» (
Est.);
2. fin
xiiies. bot. «protubérance sur un tronc» (
Vie Sainte Eulaire Virge, BN 423, f
o25c ds
Gdf. Compl.);
ca 1475 «partie renflée d'une tige» (
Les Evangiles des Quenouilles, Bibl. Elzevirienne, p.87);
3. 1684 technol. «endroit par lequel on joint ensemble avec de la soudure des tuyaux de plomb» (
Comptes des bâtiments du roi sous le règne de Louis XIV, 2, 444 d'apr.
FEW t.7, p.173b);
4. 1840 géogr. «point où des chaînes de montagnes se réunissent en un système» (
Ac. Compl. 1842);
5. 1953 ling. (
L. Tesnière, Esquisse d'une synt. struct., p.4). Du lat.
nōdus «noeud»; fig. «lien; difficulté, obstacle; intrigue d'une pièce de théâtre».