NAZARÉEN, -ENNE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. I. 1. a) 1174-76
Nazareus subst. «habitant de Nazareth, nom donné à Jésus-Christ» (
Guernes de Pont-
Ste-
Maxence,
St Thomas ds
Henry Chrestomathie t.1 1970, p.25, 69);
xiiies.
nazarien (
Nouveau Testament, ms. Berne BB 28, f
o211d 27 ds M. v.
Orelli,
Der altfranzösische Bibelwortschatz des Neuen Testamentes im Berner Cod. 28, 1975, p.281); av. 1622
Nazaréen (
St Fr. de Sales,
OEuvres, t.9, p.144 ds
H. Lemaire,
Les Images chez St François de Sales, p.231);
b) 1704
Nazaréen «nom donné aux premiers chrétiens» (
Trév.);
2. 1688
Nazaréens «secte judéo-chrétienne des premiers siècles de l'Église» (
J. des savants, p.332 ds
Fonds Barbier);
3. 1903 hist. de l'art
école nazaréenne «école de peintres allemands du début du
xixes.» (
Nouv. Lar. ill.).
II. Ca 1235
nazareus «nazir, personne consacrée à Dieu» (
Bible de l'Université de Paris, B.N. fr. 899, f
o119 [
Juges 13, 5] ds
Trénel, p.80); 1295
nazarien (
Guiart Desmoulins,
Bible historiale, B.N. fr. 15392, f
o89,
ibid.); av. 1622
Nazaréen (
St Fr. de Sales,
OEuvres, t.10, p.143 ds
H. Lemaire,
op. cit., p.318). I 1 a empr., puis adaptation au moyen du suff.
-éen (
-ien*), du lat. de la Vulgate
Nazarenus «de Nazareth» (
NT, passim),
Nazaraeus (
Matthieu, 2, 23), lui-même empr. au gr. Ν
α
ζ
α
ρ
η
ν
ο
́
ς, Ν
α
ζ
α
ρ
ε
́
θ «Nazareth, petite ville de Galilée où le Christ passa son enfance». 1 b d'apr.
Actes 24, 5. 2 empr. au lat. chrét.
Nazaraei (
Blaise Lat. chrét.; v. aussi
Théol. cath. t.8, col. 1694-1703, en partic. 1697). 3 école de peintres ainsi appelée parce que ses membres portaient la barbe «pour se rapprocher de l'image charnelle de Jésus-Christ» (
A. Humbert,
Les Nabis et leur époque, 1954, p.127). II empr., puis adaptation au moyen du suff.
-éen (
-ien*) du lat. de la Vulgate
Nazaraeus «nazir, personne consacrée à Dieu» (
Nombres 6, 18,
Juges 13, 5, etc.), lui-même empr. à l'hébr.
nāzīr (v.
nazir1), prob. avec contamination de
Nazarenus «de Nazareth» (
cf. Trénel, p.80).