NATTE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1050
nate «pièce de tissu de végétaux entrelacés» (
Alexis, éd. Chr. Storey, 246);
2. a) 1525
nate p.ext. «tresse de fils, de soie, etc.» (
Inventaire de la nef Sainte-Marie-Bonaventure [= ms. B.N. Clairambault 325; v.
J. Fennis,
Stolonomie, p.545] ds
Jal.);
b) 1690
natte «tresse de cheveux» (
Fur.);
3. 1769 pêche (
Duhamel du Monceau,
Traité gén. des pêches, t.1, p.107b ds
FEW t.6, 1, p.505);
4. 1773 bot.
bois de natte (
Bern. de St.-
P.,
Voyage à l'Ile de France, éd. 1840, p.42); 1874
natte (
Lar. 19e);
5. 1786 zool.
natte de jonc «espèce de telline» (d'apr.
FEW, loc. cit.); 1792
natte d'Italie «variété de cône» (
Bruguière,
Hist. nat. des vers ds
Roll. Faune t.12, p.14);
6. 1856 archit. (
Lenoir,
Archit. monast., pp.13-14);
7. a) 1872 «petite pâtisserie en forme de natte» (
Littré Add.);
b) 1874 «petit pain formé de trois brins de pâte tressés ensemble» (
Lar. 19e). D'un lat.
*natta «natte» (non att. chez
Grégoire de Tours, malgré
Diez, p.646 et
Blaise Lat. chrét.,
cf. FEW t.6, 1, p.505b et
M. Bonnet,
Le lat. de G. de Tours, p.226, note 5; mais on trouve le lat. médiév.
natta «natte», att. au début du
ixes. chez
Smaragdus ds
Nov. gloss.;
cf. également l'esp., port. et catal.
nata «crème du lait»), issu, par assimilation partielle à distance du
m- au
-t-, du lat. chrét.
matta (début
ves.,
Augustin ds
Blaise Lat. chrét.), mot d'orig. sémit., prob. punique (d'apr.
Pauli ds
Z. vergl. Sprachforsch. t.18 1869, p.4, les Romains ont prob. reçu le mot des Carthaginois;
Klein Etymol., s.v. mat tire le lat.
matta du phénicien et punique
matta);
cf. les corresp. hébr.
mittā
h«lit.», dér. de
nātā
h«incliner, être penché», et ougaritique
mtt «lit».