NATION, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) 1
remoitié
xiies.
naciuns «les païens, p. oppos. aux juifs (dans la Bible)» (
Psautier Oxford, éd. F. Michel, ps. 109, 7 [= 110, 6], p.171);
b) ca 1175
nascion «ensemble d'êtres humains caractérisé par une communauté d'origine, de langue, de culture, etc.» (
Chronique Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 11969);
2. a) ca 1470
nation «division de l'université de Paris» (
Georges Chastellain, Chron., éd. J. Kervyn de Lettenhove, t.1, p.347: les quatre
nations);
b) 3
equart
xves. «personnes d'une même nation se trouvant dans un pays étranger, colonie» (
Id., ibid., t.2, p.280: les
nations des marchans de la ville de Bruges);
c) 1765 «division territoriale de l'ordre de Malte» (
Encyclop. t.9, p.951b);
3. a) 1651-57 p.ext. «catégorie d'individus unis par une communauté d'intérêts, de profession, etc.; engeance» (
Scarron, Roman com., éd. E. Magne, p.25: [les] provinciaux, la plus incommode
nation du monde);
b) 1668 «espèce animale» (
La Fontaine, Fables, IV, 6);
4. a) 1789 dep. la Révolution: «personne juridique constituée par l'ensemble des individus composant l'État... (
Cap. 1936)» (
Arrêté du 23 juil. ds
Réimpr. de l'anc. Moniteur, t.I, p.197b ds
Ranft, p.99: crime de lèse-
nation);
b) ca 1899 dr. internat.
clause de la nation la plus favorisée (
Gde Encyclop.). Empr. au lat.
natio (dér. de
nasci «naître») «naissance; ensemble d'individus nés en même temps ou dans le même lieu, nation», lat. chrét.
nationes plur. «les nations païennes (p.oppos. au peuple de Dieu)», lat. médiév.
natio au sens 2 a (1245 ds
Nierm.).