NAPPE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1140
nape «linge étendu sur la table avant de dresser le couvert» (
Pèlerinage Charlemagne, éd. G. Favati, 416);
b) 1319
nape d'autel (
Dehaisnes,
Doc. concernant l'hist. de l'art, p.225 ds
Gay t.2); 1558
mettre la nappe «recevoir compagnie à dîner en n'étant chargé que de mettre le couvert» (
Bonaventure des Périers,
Nouvelles récréations, éd. K. Kasprzyk, p.75); 1654
trouver la nappe mise «dîner chez les autres» (
Ablancourt,
Lucien, Le Parasite ds
Littré); 1690
id. «faire un riche mariage» (
Fur.); 1772
servir la nappe (à qqn) «lui préparer la réussite» (
Voltaire,
Lettre au roi de Prusse, 16 oct. ds
Corresp., éd. T. Besterman, t.83, p.77);
2. 1671 «cascade dont les eaux tombent comme les bords d'une nappe» (
Pomey); fin
xviiies. «vaste étendue sur le sol ou dans la terre» (
Buffon,
Hist. nat. minéraux, t.1, p.407);
3. 1445
nappe a paischeurs «étendue de filet de pêche que l'on tend à plat» (
Arch. mairie d'Angers, 331 ds
IGLF); 1680 «filet pour chasser les oiseaux» (
Rich.);
4. 1665 vén. (
Salnove,
La Vénerie royale, p.163);
5. 1819-20 math. (
Fourier ds
Mém. Ac. des Sc., t.4, p.258);
6. 1845 industr. text. (
Besch.). Du lat.
mappa «serviette, serviette de table», le
n étant dû à une dissimilation du
m sous l'action du
p suivant.