NANTIR, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. 1255
nantir (les pleges) «saisir (les garants)» (doc. ds
Morlet, p.78);
2. 1283
nantir (les letres) «déposer (les lettres) auprès de quelqu'un» (
Philippe de Beaumanoir,
Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, §1078);
3. 1495
nantir (un créancier) «mettre (un créancier) en possession d'un gage pour sûreté de sa dette» (
Coutumes de Ponthieu, art.154 ds
Nouv. coutumier gén., éd. C. A. Bourdot de Richebourg, t.1, p.99: si aucun créditeur est
nanty par son debteur d'aucun gage);
4. a) 1572
nanti de qqc «pourvu de quelque chose» (
Amyot,
De la vertu morale, I ds
Littré);
b) 1694
se nantir de qqc. «se munir, se pourvoir de quelque chose, par précaution» (
Ac.);
c) 1823 trans. (
Las Cases,
Mémor. Ste-Hélène, t.1, p.489);
5. a) 1785
nanti adj. «riche» (
Beaumarchais,
Mariage de Figaro, vaudeville, p.370);
b) 1922 subst. «personne riche» (
L. Daudet,
Sylla, p.212). Dér. de l'a. fr.
nant «gage», refait sur
nans, plur. de
nam (
ca 1150,
Lois Guillaume, éd. J. E. Matzke, § 44), empr. à l'a. nord.
nam «prise de possession» (
FEW t.16, pp.596-597).