NAÎTRE, verbe intrans.
Étymol. et Hist. I. Venir au monde
A. en parlant d'un homme
1. a) 2
emoitié
xes. part. passé
nez de + attribut indiquant les conditions de la naissance (
St Léger, éd. J. Linskill, 137: Ciel ne
fud nez de medre vius Qui...) [
cf. fin
xes.
Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 448: nulom de madre
naz];
ca 1170 (
Marie de France, Lais, éd. J. Rychner,
Bisclavret, 313: Plusurs des femmes del lignage C'est veritez, senz nes
sunt neies);
ca 1200 (
Châtelain de Coucy, Chans., éd. A. Lerond, II, 27, p.64: Quant pour ma mort
nasquites sanz merci!); 1580
aveugle nay (
Montaigne, Essais, II, XII, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p.589);
b) 1667 p. anal. (
Boileau, Satire IX ds
Œuvres, éd. F. Escal, p.53: Dès que l'impression fait éclore un poète, Il est esclave-
né de quiconque l'achète);
2. ca 1050 «tirer son origine» (
St Alexis, éd. Chr. Storey, 41:
Fud la pulcela
nethe de halt parentét); début
xiies. (
Benedeit, St Brendan, éd. E. G.R. Waters, 19: Icist seinz Deu
fud ned de reis); fin
xiies.
nés de France (
Floovant, 1377 ds T.-L.);
3. fin
xiiies. [
fame]
bien nee «de noble origine» (
Bernier, Housse partie, 95 ds
A. de Montaiglon et
G. Raynaud, Recueil gén. des fabliaux, t.1, p.85).
B. en parlant d'un animal
ca 1160 (
Eneas, 3942 ds T.-L.).
C. en parlant d'un végétal 1180-1200 [texte ms. D,
xiiies.] (
Chevalerie Vivien, éd. A.L. Terracher, 89);
ca 1200 [ms.
xiiies.] ([
Châtelain de Coucy?]
Chans., éd. A. Lerond, XXII, 31, p.164).
II. Apparaître, se manifester
A. 1. 1174-87 «surgir, être en vue» (
Chrétien de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 1322: Torna li vaslez a senestre Et vit les torz del chastel
nestre);
2. ca 1180 en parlant de l'aube, du jour «pointer» (
Guillaume de Berneville, St Gilles, 1820 ds T.-L.); début
xiiies. [ms.] (
Chrétien de Troyes, Cligès, éd. W. Foerster, 296, leçon du ms. S: l'aube naist);
3. xives. en parlant des manifestations d'une maladie (
Moamin et Ghatrif, II, 43 ds T.-L.).
B. 1. 1176-81 d'un sentiment (
Chrétien de Troyes, Chevalier au lion, éd. M. Roques, 5342: Cest duel que ne sai don vos
nest Vos ost del cuer et tort a joie);
2. 1
erquart
xiiies. (
Renclus de Molliens, Miserere, 73, 12 ds T.-L.: Car cascune uevre est meritable Selon le cuer dont elle
naist);
3. ca 1265 géogr. (
Brunet Latin, Trésor, éd. J. Carmody, I, CXXII, 7, 111: ces fleuves
naissent soz le mont Liban).
Naître, né sont issus du lat.
nascere (
Caton ds
Forc. t.3, p.332a;
Vään., § 294) «naître»; fig. «prendre son origine, provenir», part. passé
natus «né (au propre et au fig.)» subst. «fils» puis «être humain, personne» à basse époque (
Forc. t.3, p.333a);
cf. avec le type a. fr.
nul né, nul home né, nul home de mère né, le lat.
homo natus, nemo natus dès
Plaute, Mostellaria, II, 2, 21, v. E.
Bourciez ds
B. hisp. t.3, 1901, p.323.