NÉGLIGER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 «ne pas prendre soin de» part. passé fém., liég.
neglicïe (
Job, 302, 10 ds T.-L.);
ca 1393 (
Ménagier, I, 225,
ibid. il
neglige sa bonne renommee); 1669
négliger de + inf. (
Bossuet, Oraison funèbre reine d'Angleterre ds
OEuvres, éd. abbé Vélat et Y. Champailler, p.65); spéc.
a) α) part. passé adj. «vêtu avec négligence» [1640 (
Oudin Ital.-Fr.:
negletto,
negligé) −
cf. FEW t.7, p.89b] av. 1648 (
Voiture, Hist. d'Alcidalis et de Zélide ds
OEuvres, éd. Paris, J. Clousier, t.2, 1734, p.289); 1687 part. passé subst. masc. «état d'une personne non parée» (
Dancourt, Chevalier à la mode, I, 6 ds
OEuvres, éd. Paris, P.Ribou, t.1, p.70: voilà le plus galant
négligé qu'on ait jamais vu); 1761
paraître en négligé (
Marmontel, Contes moraux, L'heureux divorce, éd. Amsterdam M.M. Rey, t.3, 1779, p.13);
β) 1671 réfl. «ne pas avoir soin de sa personne (propreté, ajustement)» (
Pomey);
b) 1671, 23 déc. part. passé adj. litt.
style négligé (
Sévigné ds
Lettres, éd. E. Gérard-Gailly, t.1, p.437); 1674 (
Boileau, Art poétique ds
OEuvres, éd. F. Escal, p.161: Il [un sage ami] ne pardonne pas les endroits
negligez);
c) 1762 peint. subst. (
Ac.: un beau
négligé);
2. «ne pas tenir compte, faire abstraction de»
a) 1355 d'une chose (
Bers., Tit. Liv., BN 20312ter, fol. 13v
ods
Gdf. Compl.: en
negligent les coustumes du pays);
b) 1559 de quelqu'un (
Amyot, Plutarque, Vies. Agésilas, 53 éd. Gérard Walter, t.2, p.212);
3. 1634 «ne pas avoir pour quelqu'un la considération, l'attention qu'il attend» (
Corneille, Suivante, I, 6);
4. 1677 «laisser échapper, ne pas tirer parti de» (
Miege, d'apr.
FEW, loc. cit.). Empr. au lat.
neglĭgere (plus fréq.
neglĕgere) «ne pas s'occuper de; ne pas tenir compte; ne pas faire cas de; négliger, omettre de» (+ inf. ou prop. inf.).