NÈGRE, subst. masc. et adj.
Étymol. et Hist. A. Subst.
1. a) 1529 «personne de race noire» (
Parmentier, Voyage à Sumatra, éd. Ch. Schefer, p.112 ds
Gdf. Compl.);
b) 1704 «noir employé autrefois dans certains pays chauds comme esclave» (
Trév.);
c) α) 1740-55
traiter comme un nègre (
Saint-
Simon, Mémoires, éd. A. de Boislile, t.6, p.412);
β) 1812
travailler comme un nègre (
Courier, Lettres Fr. et Ital., p.857);
2. 1757 fig. «personne qui ébauche ou écrit entièrement les ouvrages signés par un écrivain célèbre» (
Collé, Journ., II, 108, juillet ds
Brunot t.6, p.1382);
3. a) α) 1611
neigre adj. «brun foncé» (
Cotgr.);
β) 1924 subst. «couleur brun foncé» (
Gazette du bon ton, n
o4, 181 ds
Quem. DDL t.16);
b) 1822
tête de nègre «couleur brun foncé» (
Michelet, Mémor., p.211);
4. a) 1857
parler nègre «parler en mauvais français» (
Goncourt, Journal, t.1, p.308);
b) 1877
petit nègre subst. «mauvais français» (
Le Charivari, 6juill. 1 a ds
Quem. DDL t.3);
5. 1932 cuis.
nègre en chemise (
Je sais cuisiner, Paris, Albin Michel, p.469).
B. Adj.
1. a) 1759 «qui appartient à la race noire» (
Voltaire, Candide, chap. XIV, éd. A. Morize, p.86: esclaves
Négres);
b) 1814
race nègre (
Nysten);
2. 1922
art nègre (
Proust, Prisonn., p.237). Empr. à l'esp.
negro «personne de race noire» (
xves., v.
Cor.-
Pasc. et
Al.), proprement «noir» (
ca 1140 ds
Cor.-
Pasc.), du lat.
niger, v.
noir. Cf. FEW t.7, p.134a-b et p.136a.