MÂCHURER1, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1200
mascurer «noircir, barbouiller de noir» (
Aliscans, éd. W. Hartnacke et E. Wienbeck, 3159); 1690 typogr.
machurer une feuille (
Fur.);
b) 1504
se maschurer «se barbouiller» (
A. de La Vigne,
Sotie à huit personnages, Le monde, Abus... ds
E. Picot,
Recueil gén. des Sotties, t. 2, p. 95, 1381: ...le mosnier Qui
se maschure en sa farine);
2. 1240 fig. (
Baudoin de Condé,
Dits et contes, 215, 306 ds T.-L.); 1560
se machurer (
Calvin,
Instit., [1560] I, VIII, 4 ds
Hug.: noir de pechié et
mascuré).
Mâchurer est une altération mal expliquée, peut-être d'apr. l'a. fr.
oscurer (1119,
Ph. de Thaon,
Comput, 286 ds T.-L.: nuit
oscurée;
ca 1350 fig. «flétrir, souiller»
G. Li Muisis, I, 151,
ibid.; dér. de
obscur*,
cf. lat.
obscurare «obscurcir»;
FEW t. 6, 1, p.440a, note 13), puis ultérieurement de
mâcher1*, de l'a. fr.
mascherer (
ca 1200
Aliscans, 3159, var. B, 1
remoitié
xiiies.), d'un verbe
*mascarare «barbouiller de suie», dont les représentants sont également relevés en corse, cat., aragonais, et port., dér. de
*mascaro- «noir, barbouillé de suie; suie» lui-même dér. pré-rom. de
*maska, v.
masque1.