MUTATION, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1269-78 «changement, inconstance, transformation» (J.
de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 4436 et 16993);
2. 1377 spéc. «transformation dans la société, révolution»
mutacïons de royaumes (
Gace de La Buigne, Roman des Deduis, 2104 ds T.-L.);
3. a) 1465 «changement d'une personne à la tête d'une institution, d'un territoire, etc.»
mutacion de seigneurie (
Ordonnances des rois de France, XVI, 337);
b) 1794 «changement d'affectation du titulaire d'un emploi» (J.
de Maistre, Corresp., t.1, p.80);
4. 1598 mus. (D'
Aubigné,
Œuvres, 863-4 ds
Quem. DDL t.15); 1768 (
Rousseau: 1
oMutation dans le genre [...] 2
oDans le système [...] 3
oDans le Mode [...] 4
oDans le Rhythme [...] 5
oEnfin dans la Mélopée [...]);
5. 1690 «transmission de la propriété d'un bien» (
Fur.);
6. 1766 «changement dans la physiologie d'une espèce» (
Buffon, Hist. nat., Quadrupèdes, t.14, p.323: La voix de ces animaux a subi comme tout le reste d'étranges
mutations; il semble que le chien soit devenu criard avec l'homme);
cf. aussi
Lamarck ds
Quem. DDL t.15; 1903 ce type de changement tel qu'il est défini par la théorie du botaniste hollandais De Vries (
De Vries, La Loi de Mendel in
Comptes Rendus de l'Ac. des Sc., t.136, p.321 ds
Quem. DDL t.25);
7. 1916
mutation consonantique (
Sauss., p.46). Empr. au lat.
mutatio «changement, altération». Au sens mod. de la biol. d'apr. l'all. (
De Vries, Die Mutationstheorie, t.1, 1901, t.2, 1903).