MULE2, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) 1556 [éd.] « pantoufle de femme laissant le talon découvert » (
Historiale description de l'Afrique, Lyon, J. Temporal, p. 144);
b) 1680
baiser la mule du pape (
Rich.);
2. 1314
mules plur. « engelures aux talons » (
Henri de Mondeville,
Chirurgie, 1431 ds T.-L. : avoir
mules es pies); 1530 sing. «
id. » (
Palsgr., p. 236a). Si l'on admet que
mule « pantoufle » a existé en a. fr. malgré l'absence d'attest. dans la litt. médiév., peut-être parce qu'il s'agit d'une chaussure d'intérieur des plus grossières, du lat.
mulleus « sorte de brodequin rouge », att. sous la forme
mule, vers 700 (
cf. CGL t. 5, p. 224, 6), substantivation de l'adj.
mulleus « de couleur rouge », que l'on trouve dès l'époque class. dans
mulleus calceus « brodequin rouge porté par les sénateurs qui avaient exercé la magistrature curule ». Il est possible aussi que le mot soit empr. au m. néerl.
muil « pantoufle », lui-même empr. à un représentant fr., non att., du lat.
mulleus, le sens de « pantoufle » ayant disparu en fr. avec l'apparition du sens second. de « engelures aux talons ».
Cf. FEW t. 6, 3, p. 201a-b.