MOZARABE, subst. et adj. Étymol. et Hist. 1. a) 1602 Muzarabe subst. « se dit des chrétiens d'Espagne qui conservèrent leur religion sous la domination musulmane » ( J. Lhermite, Le Passe-temps, II, 288-9 ds Quem. DDL t. 13); 1665-66 Musarabe ( B. de Monconys, J. des voyages, t. 3, p. 32 ds Reinh., p. 283 : une autre chapelle [...] qui s'appelle de Musarabe); 1693 Mozarabe ( J. des Savants, p. 230); 1721 Mosarabe ( Trév.); b) 1602 Muzarabe adj. ( J. Lhermite, loc. cit. : office [...] Muzarabe); 1721 Mozarabe, Mosarabe ( Trév. : messe, liturgie Mosarabe); 1840 rit mozarabe ( Ac. Compl. 1842); 1959 art mozarabe ( Rob.); 2. a) 1858 mosarabe subst. ling. « dialecte arabe parlé jadis en Espagne » ( Renan, Hist. gén. et syst. comparé des lang. sémit., p. 402 ds F.-J. Simonet, Glosario de voces ibéricas y latinas usadas entre los mozárabes, Madrid, 1888, p. X); 1866 mozarabe ( Lar. 19e, p. 538b, s.v. Arabe); b) 1957 « dialecte roman parlé par les Mozarabes » ( L. Mourin, L'évolution du « X » lat. ds la péninsule ibér. ds Mél. Frank, Sarrebruck, p. 473). Empr. à l'esp. mozarabe ( muçaravi, 1024 ds Cor.-Pasc., s.v. arabesco; mozárabe, 1115, ibid.; muztarabes, 1101 ds R. Menéndez Pidal, Orígenes del español, Madrid, 1964, p. 415), et celui-ci à l'ar. musta'rib « arabisé », part. actif de istaraba « adopter les mœurs arabes, se faire semblable aux Arabes, devenir Arabe », X eforme (à valeur désidérative), dér. de arab « Arabes ». Au sens 2 b, cf. l'esp. mozárabe, adj. (1888, Simonet, op. cit., p. CI : la lengua mozárabe); Simonet, pp. IX-X, appelle mozarabe le dial. roman parlé jadis par les Mozarabes et critique l'emploi que fait Renan de ce mot pour désigner un dial. arabe corrompu du sud de l'Espagne.
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