MOUVEMENT, subst. masc.
Étymol. et Hist. I. A. 1. a) α) Fin du
xiies. « capacité, faculté de se mouvoir » (
Sermons de Saint Bernard, éd. W. Foerster, p. 21, 22 : C'est il ki ... done ... lo
movement a toz les menbres);
β) ca 1200 « action ou manière de se mouvoir ou de mouvoir une partie de son corps » (
Dialogues Grégoire, 138, 9 ds T.-L. : nïent de crüelteit ne mostreved en ses
movemenz);
b) 1676 [éd.] « marche, évolution d'une troupe, d'une armée » (
Bouhours,
Remarques nouvelles sur la langue française, p. 474); c) 1772 « ensemble de déplacements de véhicules,... » (
Raynal,
Histoire philosophique des Indes, V, p. 437 ds
Brunot t. 6, p. 351 :
mouvement des navires);
d) 1796 « remue-ménage, agitation » (
Restif de La Bret.,
Hist. de Sara, p. 116);
2. a) 1247 « tremblement de terre » (
Image du monde, éd. O. H. Prior, p. 145);
b) 1377
les mouvemens du ciel (
Nicole Oresme,
Livre du ciel et du monde, éd. A. D. Menut, p. 284, 188);
c) 1691 mus. « marche des sons du grave à l'aigu et de l'aigu au grave, entre des parties qui concertent ensemble » (
Ozanam, p. 657);
d) α) 1807
mouvement d'argent (
Destutt de Tr.,
Comment. Esprit des lois, p. 313);
β) 1832
mouvement de fonds (
Say,
Écon. pol., p. 544);
γ) 1840
mouvement des capitaux (
Proudhon,
Propriété, p. 274).
B. 1574 [éd.] « mécanisme qui produit, entretient un mouvement » (
Saint-Gelais,
Œuvres poétiques, p. 177 :
mouvement... d'une monstre).
C. 1. a) 1639 beaux-arts (
Poussin,
Lettre du 28 avril ds
Littré);
b) 1831
mouvement de l'architecture (
Michelet,
Journal, p. 94);
2. a) 1669 « animation, vivacité dans une composition littéraire » (
La Fontaine,
Les amours de Psyché et de Cupidon ds
Œuvres, éd. H. Régnier, t. 8, p. 106 :
mouvement du discours);
b) 1824
mouvement de la phrase (
Joubert,
Pensées, t. 2, p. 62);
3. a) 1690 mus. « degré de rapidité de la mesure qu'il convient d'observer dans l'exécution d'un morceau de musique » (
Fur.);
b) 1897-1900 « partie d'une œuvre musicale, morceau » (
D'Indy,
Compos. mus., t. 2, p. 95);
4. 1798 « ligne courbe que l'on considère comme l'effet d'un mouvement » (
Ac.).
II. A. 1. a) Ca 1280 « impulsion qui pousse à agir d'une certaine façon » (
Clef d'amour, 518 ds T.-L.);
b) 1690
bon mouvement (
Fur.);
2. a) 2
emoitié du
xiiies. « émeute, révolte » (
Lég. Girart de Roussillon, 73 ds T.-L.);
b) 1657 « réaction collective d'un groupe de personnes, se traduisant dans le comportement » (
Pascal,
Provinciales, XVIII ds
Œuvres, éd. L. Lafuma, 1963, p. 468b);
3. a) 1784 « évolution, changement dans le domaine social » (
Necker,
Administration des Finances, t. 5, p. 342 ds
Brunot t. 6, p. 107 :
mouvement de la Société);
b) 1881
être dans le mouvement (
Rigaud,
Dict. arg. mod., p. 263);
4. a) 1790 « action collective, violente ou non qui vise à produire un changement de caractère social ou politique » (
Marat,
Pamphlets, On nous endort, p. 222 :
mouvement populaire);
b) 1819
mouvement d'idées (
Maine de Biran,
Journal, p. 229);
c) 1825
mouvement littéraire (
Hugo,
Corresp., p. 427);
5. 1835 « variation, fluctuation d'ordre numérique » (
Ac. : mouvement des prix);
6. philos.
a) 1647 [éd.] (
Descartes,
Principes de la philos., p. 93 : il n'y en a point d'autre que Dieu qui de sa Toute-puissance a créé la matière avec le
mouvement et le repos);
b) 1907 [éd.] phénoménol. (
Bergson,
op. cit., p. 271). Dér. de
mouvoir*
; suff.
-(e)ment1*.