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MORTIER, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. Ca 1160 «agglomérat reliant les pierres d'une construction» (Eneas, 7343 ds T.-L.); 1668 p. anal. «matière pâteuse et épaisse» (La Fontaine, Fables, VI, 18: Ôte d'autour de chaque roue ce malheureux mortier). B. Ca 1170 «récipient dans lequel on brasse certaines matières» (Rois, III, VII, 50, éd. E. R. Curtius, p.128); p. anal. 1. xiiies. «vase rempli d'huile ou de cire, d'où émerge une veilleuse» (Du chevalier qui fist sa fame confesse [ms. BN fr. 837] ds Montaiglon et Raynaud, Rec. gén. des fabliaux, t. 1, p.182, 120); 2. 1461 «sorte de toque portée par certains dignitaires» (Villon, Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 692); 1595, 7 juin président de mortier (Arch. de la Haute-Garonne, Parlement de Toulouse, B 1909, fol. 174 vo); 1694 [éd.] par réduction mortier «président à mortier» (La Bruyère, Caractères, De la ville, 14, éd. J. Benda, p.231); 3. ca 1450 «canon court de fort calibre» (Mistère du Vieil Testament, éd. J. de Rothschild, 42227); 1470 mortier à feu, faire tirer le mortier (ap. Garnier, L'Artillerie de la comm. de Dijon, p.24 ds Gay). Du lat. mortarium «vase à piler, mortier; auge à mortier; drogue, potion; mortier, ciment» à l'époque class.; à l'époque médiév. «mortier, coiffe de tissu garnissant le heaume» (1191), «lampe, luminaire [d'une église]» (ca 1175 ds Nov. gloss. s.v.).