MORNIFLE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1530 terme de jeu «réunion de quatre cartes» (
Palsgr., p.246a);
2. 1609
morniffle «gifle» (
Victor, Tesoro de las tres lenguas, francesa, italiana y española); 3. 1611
bailler mornifle sur les livres du roy «faire de la fausse monnaie» (
Cotgr.);
4. 1821 «monnaie» (
Ansiaume, Argot en usage au bagne de Brest ds
Esn. 1966, aussi
mornif «
id.»,
Ansiaume, ibid., f
o11 v
o, § 295). Prob. déverbal d'un verbe
*mornifler «gifler le museau», comp. de
mor(re) «museau, groin», qui représente un type
*mŭrr-, v.
morailles et de
nifler «donner un coup sur le nez» (1637,
Ferrand, Muse normande, éd. A. Héron, t.2, p.153, 7), que l'on retrouve dans
renifler (v. ce mot). Le sens 1 est vraisemblablement issu du sens de «gifle», prob. plus anc. (peut-être déjà ds
Est. 1549 et
Nicot 1606 où
mornifle apparaît sans indication de sens), le fait de savoir qu'un joueur a l'avantage d'avoir réuni quatre cartes étant ressenti comme une gifle par son adversaire. Le sens 3 est prob. issu, p. métaph., du sens 2 (
cf. Esn. 1966 et
Cellard-
Rey).