MORAILLES, subst. fém. plur.
Étymol. et Hist. 1. 1607
moraille de mareschal (
Oudin,
Trésor des deux langues françoise et espagnolle,
s.v. mordace); 1690
morrailles, plur. «
id.» (
Fur.);
2. 1723 «tenailles de fer, pinces de verrier» (
Savary); 1802 plur. (
Nouv. dict. françois-allemand et allemand-françois, Bâle, Flick). Empr. au prov.
mor(r)alha «pièce de fer adaptée au battant d'une porte, etc. pour la fermer» (
ca 1240
Donat provensal, 63b ds
Levy Prov.) et «tenailles avec lesquelles on pince les naseaux d'un cheval» en a. dauph. (1530,
Mystère de Sant Anthoni de Viennès, 3582,
ibid.), dér. du prov.
morre «museau, groin» (1222-1232,
Jaufré,
ibid.,
s.v. mor; encore en usage au sud de la ligne allant des Vosges à l'embouchure de la Gironde, v.
FEW t.6, 3, pp.231b-232a), lui-même issu d'un type
*murr- «museau, groin», v. aussi
morion1. Le sens de «moraillon» s'explique par le fait que cette pièce s'applique sur une porte, de la même manière qu'un bâillon contre le museau d'un animal (v.
FEW t.6, 3, p.238, note 14).
Moraille a été empr. une 1
refois au sens de «pièce de fer à charnière fixant la visière du casque» en 1285 (
Jacques Bretel,
Tournoi Chauvency, 2858 ds T.-L.).