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MONTJOIE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100 Munjoie «cri de guerre des chevaliers» (Roland, éd. J. Bédier, 1234); 1135 Monjoie «id.» (Couronnement de Louis, Rédaction AB, éd. Y. G. Lepage, 1921); b) 1532 [éd.] «titre du roi d'armes de France, nommé par l'assemblée des hérauts d'armes et reconnu par le souverain» (J. Marot, Sur les deux heureux voyages de Genes et Venise, foXLI ro); 2. ca 1200 monjoie «monticule servant d'observatoire près d'une ville» (Jean Renart, L'Escoufle, éd. Fr. Sweetser, 4354). Étymol. discutée. Prob. et malgré le changement du genre masc. au fém. (v. Rohlfs, Munjoie ds Hommage à la mémoire de P. Gardette, p.445, note 1) emploi comme nom commun de Mons Gaudii, proprement «montagne de joie; paradis»; nom donné par les pèlerins à la montagne de Rama située au nord-ouest de Jérusalem (v. K. Löffel, Beiträge zur Geschichte von montjoie, 1934, pp.5-10 et 25-28). Mons Gaudii a dû exister préalablement dans la litt. relig., avec une valeur symbolique; cf. aussi les subst. mons et gaudium (parfois juxtaposés), hyperboles fréq. en lat. chrét. pour désigner le «royaume de Dieu» et la «félicité» (v. K. Heisig, Munjoie ds Rom. Jahrb., t.4, 1951, pp.292-314). Le nom propre s'est appliqué ensuite à diverses éminences dont on pouvait voir le lieu saint, puis à des points de vues quelconques (d'où le sens 2). Montjoie comme cri de joie des pèlerins apercevant la ville sainte a été adopté au Moy. Âge comme cri de guerre (d'où le sens 1 a). Voir Löffel, loc. cit., 68 p. et FEW t.6, 3, pp.90b-91a et 92b.