MONNAIE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1170
monoie «argent» (
Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 2062); 1216
monnoie (
Guillaume Le Clerc, Fergus, éd. E. Martin, p.108, 24); spéc. 1181-90
monoie «pièce de métal servant aux échanges, frappée par une autorité souveraine» (
Chrétien de Troyes, Perceval, éd. W. Roach, 5761);
ca 1245
monnoie «droit de battre monnaie» (
Philippe Mousket, Chron., éd. de Reiffenberg, 1118); 1671
monoie «lieu destiné à la fabrication des monnaies» (
Pomey);
a) ca 1230
monnoie dou païs (
Eustache le Moine, 57 ds T.-L.); 1296
monae corante (Dolo, A. Côtes-du-Nord ds
Gdf. Compl.);
b) 1297
bone mousnoie (
Revenus des terres de l'Art., A.N. KK 394, f
o8 ds
Gdf. Compl.); 2
emoitié
xiiies. fig.
fausse monoie (
Les vers du monde ds
Nouv. Rec. de Contes, éd. A. Jubinal, t.2, p.126);
c) 1305
monoye blanche (
Lettre patente, 19 mai ds
Ordonnances des rois de France, t.1, p.430); 1653 fig.
payer en la même monnaie «donner une chose équivalente, de même nature» (Th.
Corn., L'Amour à la mode, I, 1 ds
Littré);
2. 1365
petite monnoie «ensemble de pièces de faible valeur» (
Oresme, Traictié des monnoies, éd. L. Wolowski, p.15); fin
xives. «ensemble de pièces représentant la valeur d'une seule pièce» (
Froissart, Chron., éd. L.Mirot, III, § 19, 2);
3. 1690 (
Fur.: Il y a deux sortes de
monnoyes, l'une réelle, comme sont toutes les espèces qui ont cours; l'autre imaginaire et de compte, inventées pour la facilité du commerce, ou de la supputation). Du lat.
Moneta, d'abord «mère des muses», surnom de Junon, puis nom du temple qui lui était dédié à Rome et où l'on fondait la monnaie, d'où les sens «hôtel de la monnaie» et «argent monnayé», également att. en lat. médiév. au sens de «droit de battre monnaie» (
ca 820 ds
Nov. Gloss.). L'étymol. pop. a rapproché à tort
Moneta de
monere «avertir», v.
Ern.-
Meillet.