MOMIE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. xiiies.
nommie [
sic] «substance bitumineuse utilisée pour l'embaumement des cadavres» (
Simples médecines, éd. P. Dorveaux, § 700);
xves.
mummie (
Grant Herbier, éd. G. Camus, n
o321);
2. xiiies.
poldre de mommie «drogue médicinale» (
Simples médecines, éd. citée, § 513); 1563
momie (
Palissy, Recepte veritable, éd. A. France, p.33).
B. 1. a) 1582
mumie «cadavre embaumé selon les procédés des anciens Égyptiens» (
Paré, Discours de la mumie, I ds
Œuvres complètes, éd. J.-F. Malgaigne, t 3, p.475 a); 1680
momie (
Rich.);
b) 1690
mommie p. ext. «tout cadavre desséché ou embaumé» (
Fur.);
2. a) 1651 fig. «personne malade» (
Cyrano de Bergerac, Lettre contre les Frondeurs ds
Œuvres libertines, éd. F. Lachèvre, t.2, p.289: escoutez [...] cette parlante
Momie);
b) 1732 «personne maigre et sèche» (
Lesage, Gil Blas, l. IV, chap.7, éd. Étiemble, p.738);
c) 1760 «vieille personne» (
Diderot, Lettres à Sophie Volland, éd. A. Babelon, t.1, p.169);
d) 1803 «personne nonchalante» (
Boiste);
e) 1831 «personne aux idées arriérées» (
Balzac,
Œuvres div., t.2, p.116). A empr. au lat. médiév.
mum(m)ia «substance extraite des corps embaumés, utilisée comme drogue médicinale» (1
remoitié
xiies. ds
Nov. gloss., v. aussi
Du Cange, Z. Rom. Philol. t.47, p.433), lui-même empr. à l'ar.
mūmiyā
«mélange de poix et de bitume; substance dont les Égyptiens se servaient pour embaumer leurs morts», dér. de
mūm «cire», empr. au persan
mūm «cire». B empr. à l'ar.
mūmiya «corps embaumé». (
Dozy t.2, p.625 a;
Devic;
Lammens, pp.168-169;
Lok. n
o1510;
FEW t.19, pp.130-131.