MOMERIE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1440
mommerie «mascarade, divertissement dansé» (
Amant rendu cordelier..., éd. A. de Montaiglon, CCVIII, 1659);
2.a) 1566 «pratiques religieuses jugées ridicules» (
H. Estienne, Apologie pour Hérodote, chap.XXXVII, éd. P. Ristelhuber, t.2, p.274);
b) 1673
momerie «bigoterie, affectation de pratiques religieuses» (Th.
Corneille, Don Juan, VII, 2 ds
Dub.-
Lag.);
c) 1824 en Suisse rom. «piété outrée ou affectée; dissidence des conventicules piétistes, des sectes ou des Églises séparées de l'État; ensemble des mômiers» (Ch.
Bovet, Voy. Chine ds
Pierreh.);
3. 1574
mommerie fig. «mascarade, comédie» (
Jodelle, Contre les ministres de la nouvelle opinion ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t.2, p.142);
4. 1671 «hypocrisie, affectation de sentiments que l'on n'éprouve pas» (
Pomey). Orig. incertaine. Soit dér. au moyen du suff.
-erie* de l'a. fr. et m. fr.
mommer, momer «se masquer, faire des mascarades» (1263 ds
Gdf.), prob. mot d'orig. expressive imitant les sons sourds et déformés que faisaient entendre les personnages masqués (
Bl.-
W.;
FEW t.6, 3, pp.62-63,
s.v. momm-); soit issu de l'a. fr. et m. fr.
mahumerie, mahom(m)erie (dér. au moyen du suff.
-erie* de
Mahomet, nom du prophète de l'Islam, v.
FEW t.19, pp.112-113), «mosquée» (
ca 1100,
Roland, éd. J.Bédier, 3662), «p.ext., temple païen; pratique religieuse des musulmans; p. ext., pratique superstitieuse, idolâtrie» (hyp. de
Du Cange, s.v. Mahum, mentionnée ds
Fur. 1690,
Trév. et
Littré, reprise par J. P.
Tusseau ds
Romania, t.96, pp.547-552).