MOINEAU, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1200
le moinnel; noef moinaus (
Renart, éd. E. Martin, XI, 776, 848);
xiiie-
xives. [mss]
moinel, moisnel (
Marie de France, Fables, éd. K. Warnke, 83, 3, var. C [
xiiies.]:
moinniaus, N [
id.]:
moigniaus, S [
xiiie-
xives.]:
moineax; F [
xiiie-
xives.]:
moisnel; 83, 33, var. C:
moniaus; Q [
xiiies.]:
moisniaus);
2. fig. péj.
un joli moineau (
Hautel).
B. 1. Fin
xves. art milit. «ouvrage de défense plat, aménagé au milieu d'une courtine, sorte de guérite roulante, dont le toit rappelle par sa forme le froc de certains moineaux [note de l'éd.]» (
Philippe de Commynes, Mém., VI, 6, 3, éd. J. Calmette, t.2, p.291);
2. id. «bastion d'angle» (
Id., op. cit., VI, XI, t.2, p.322). Dér. de
moine* p. compar. entre le plumage de l'oiseau et le vêtement des moines;
cf. l'a. fr.
moinet au sens de «moineau» (
ca 1280
li moinet nomin. plur.
Rigomer, 15622 ds T.-L.), mais il n'y a pas d'attest. sûre au Moy. Âge de
moine «moineau» malgré
FEW t.6, 3, p.68a et 70b, note 21. La forme a. fr.
moisnel (
supra) est peut-être due à l'infl. du synon. a. fr.
moisson (
ca 1140
muissun, Gaimar, Estoire des Engleis, éd. A. Bell, 858; issu du b. lat.
muscio, -onis, FEW, loc. cit., p.259b), v.
ibid., p.70a. B est issu de A p. métaph. (
cf. corbeau),
cf. fin
xves. le synon.
moinet (
Jean Molinet, Chron., I, éd. G. Doutrepont et O. Jodogne, t.1, p.39), lui-même issu p. métaph. de l'a. fr.
moinet «moineau».