MODESTE, adj.
Étymol. et Hist. A. Adj. et subst.
1. 1370-72 «modéré, éloigné de tout excès» (
Oresme, Ethiques, B.N. 204, f
o458a ds
Gdf. Compl.);
2. a) 1560
les modestes «les petits, les pauvres» style biblique (
Bible, éd. A. Rebul,
Eccli. 3 c 20 ds
FEW t.6, 3, p.7 a);
b) ca 1649 «modique, qui ne dépasse pas une faible mesure»
espérances modestes (
La Rochefoucault, Apologie de M. le prince de Marcillac ds
Œuvres, éd. A. Régnier, t.2, p.449);
c) 1686 «médiocre, sans éclat» (
Bossuet, Oraison funèbre de M. Le Tellier ds
Œuvres, éd. B. Velat, p.165: Renfermé... dans les
modestes emplois de la robe);
3. a) 1607 «chaste, honnête, sage» (
Hulsius);
b) 1611 «humble, exempt de vanité, réservé» (
Cotgr.).
B. Subst. mil.
xviies. fém. «[dans la lang. des Précieuses] la première des trois jupes de dessous [les deux autres étant dénommées la
secrête et la
friponne]» d'apr. J.
Quicherat, Hist. du cost. en France, 1875, p.504; v. aussi
Brunot t.3, p.156); 1706 masc. «petit mouchoir placé à l'encolure d'un corsage pour en voiler le décolleté»
un modeste fort galant (
Rich.). Empr. au lat.
modestus «modéré, mesuré; calme, doux, tempéré; honnête; réservé, discret; vertueux».