MISÉRICORDE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) 1
remoitié du
xiies.
misericorde «bonté par laquelle Dieu pardonne aux hommes» (
Psautier Oxford, 102, 4 ds T.-L.); 1664
miséricorde! «exclamation qui sert à marquer quelque malheur» (
Molière, La Princesse d'Élide, deuxième intermède, scène 2); 1680
à tout péché miséricorde (
Rich.);
b) ca 1268 «vertu qui porte à soulager les misères d'autrui» (
Brunet Latin, Trésor, éd. F. J. Carmody, II, 109);
c) 1640
crier miséricorde «se plaindre, crier bien fort» (
Oudin Curiositez);
2. a) ca 1180 «épée très courte» (
Fierabras, 176 ds T.-L.);
b) ca 1250 «petite saillie de bois fixée sous le siège d'une stalle» (
Règle cistercienne, 455
ibid.) [
cf. lat. médiév.
misericordia att. dès le
xies. ds
Gay];
c) 1680 «repas que le Chartreux fait une fois la semaine au pain et à l'huile» (
Rich.); 1721 «récréation, relâche qu'on accorde en certains temps aux moines» (
Trév.);
d) 1832
ancre de miséricorde (
Scènes de la vie maritime ds
Jal,
s.v. ancre). Empr. au lat.
misericordia «compassion, pitié», dér. de
misericors «qui a le coeur (
cors) sensible à la pitié».