MIRER, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1165 «regarder attentivement, contempler, admirer» (
Troie, 4345 ds T.-L.);
b) 1694 «examiner (des oeufs) à contre-jour à la lumière artificielle ou naturelle» (
Regnard,
Arlequin homme à bonne fortune, Scène des curiositez,
Théâtre italien, G. de Luyne et Gherardi, p.463);
c) 1723
mirer les draps (
Savary);
2. 1172-90 «regarder dans un miroir (ou une surface polie)» (
Chrétien de Troyes,
Perceval, éd. F. Lecoy, 6438);
3. a) 1172-90 réfl. «(se) regarder dans un miroir» (
Id.,
ibid., 6552);
b) ca 1170 au fig. «se projeter dans, se complaire dans, s'identifier à» (
Id.,
Erec et Enide, éd. M. Roques, 4601);
c) 1694 (
Corneille: On dit en termes de mer, que
La terre se mire, pour dire que Les vapeurs font paroistre les terres de telle manière, qu'il semble qu'elles soient élevées sur de bas nuages);
4. 1552 «refléter, renvoyer l'image de» (
Ronsard,
Amours, Œuvres, éd. P. Laumonier, t.4, 64, LXIII, 2).
B. 1. 1562 emploi abs. «ajuster son tir, viser» (
Maurice Scève,
Microcosme, L. II, p.40 ds
Hug.);
2. 1574 trans. «viser» (
R. Garnier,
Cornélie, 498,
ibid.). A du lat.
mirari «s'étonner, être surpris» d'où «regarder avec étonnement, admirer». B dér. de
mire1*; dés.
-er.
Cf. FEW t.6, 2, p.148a et p.155a.