MILLE1, adj. inv. et subst. inv.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 adj. numéral cardinal signifiant «dix fois cent», ici dans la composition d'un multiple
cent mil signifiant «un très grand nombre, beaucoup de», plur.
mil (
Alexis, éd. Chr. Storey, 595);
ca 1100 plur.
milie (
Roland, éd. J. Bédier, 548); début
xiies.
mil e mil (
St Brendan, 7 ds T.-L.);
ca 1145 plur.
mile (
Wace, Conception ND, éd. W. R. Ashford, 1620); 1208 plur.
mille (
Villehardouin, Conquête Constantinople, éd. E. Faral, 21); 1360-70 sing.
mille (
Baudouin de Sebourc, IX, 400 ds T.-L.);
2. a) ca 1100 le nombre mille, p. ell. du subst., ici, sing.
mil (
Roland, éd. J.Bédier, 177);
b) 1611 précédé de l'art.
pour reduire le mille en un «pour résumer» (
Larivey, La Constance, III, 6 ds
Hug.);
c) 1636 «quantité de mille objets, millier» (
Monet);
d) 1690 «chiffre (représentant le nombre mille)» (
Fur.);
e) 1866
mettre dans le mille «réussir» (
Delvau, p.251),
cf. aussi
Littré Suppl. 1877: Populairement, mettre dans le
mille, réussir en plein; locution tirée du jeu de tonneau, où le palet qui tombe dans la gueule de la grenouille figurée sur la table du jeu, amène le
mille, qui est le plus fort numéro. Du lat.
mille, dont le plur.
milia est à l'orig. de
mille, forme plur. qui l'a gén. emporté dans l'usage tout en prenant la prononc. du sing.
mil.