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MESSER, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. xiies. titre d'honneur, texte fr.-ital. [région piémontaise] me ser (W. Foerster, Gallo-italische Predigten ds Rom. St. t. 4, p. 3, 36 et p. 4, 55), ex. isolé; 2. 1466 péj. un grant missaire «un grand monsieur» (P. Michault, Doctrinal, éd. H. Walton, X, 523, p. 24); 1542 [éd.] titre donné par dérision signor missayre (Rabelais, Pantagruel, VI, éd. V. L. Saulnier, p. 33); 1549 ce messere loup (Fr. Habert, trad. d'Horace, II, 2 ds Hug.); 3. a) ca 1500 un messaire désigne un Italien (Dicté joyeux d'apr. M. Schwob ds R. Ét. rab. t. 1, p.71); b) 1546 titre donné à un Italien (Rabelais, Tiers Livre, XIX, éd. M. A. Screech, p. 141: feu en Eugube [Gubbio] un nommé messer Nello de Gabrielis). Empr. à l'ital. messere «monsieur», att. dep. le xiiies. comme titre exprimant le respect donné à une personne, ou employé devant un nom propre de personne (Batt.); l'ital. est prob. empr. à l'a. fr. mes sire, messire*, par l'intermédiaire de l'a. prov. que l'on trouve attesté en 1283 (mes sire d'apr. C. Fabre ds Arch. rom. t.4, 1920, p.53, note4; cf. dès la fin du xiies. l'a. prov. sire, sira, cira ds Daurel et Breton, éd. P. Meyer, 262, 12, 292, venu du fr.); l'a. prov. messer, qui semble désigner exclusivement des nobles italiens (fin xiie-début xiiies., Bertran de Born, éd. A. Thomas, XXII, 3: Messers Conratz [Conrad de Montferrat); fin xiie-1erquart xiiies., Peire Raimon de Tolosa, éd. A. Cavaliere, XIV, 47: Miser Conrat [Corrado Malaspina, noble italien]; fin xiie-début xiiies., Peire Vidal, éd. J. Anglade, XXXV, 18: car messier [dit par une dame de Lombardie]) est, lui aussi, d'orig. italienne.