MERDE, subst. fém. et interj.
Étymol. et Hist. 1. Interj.
a) ca 1179 se dit pour exprimer la colère, le mépris, l'indignation, le refus (
Renart, éd. M. Roques, 870);
b) xixes. se dit pour exprimer l'étonnement, la surprise, l'admiration (
Sain. Lang. par., p.413);
2. subst.
a) fig.
ca 1179 se dit pour qualifier des individus sans valeur, sans importance (
Renart, 533); 1547 [date d'éd.]
de merde se dit grossièrement pour qualifier ce qu'on déprécie (
Marg. d'Ang.,
Marguer. de la marguer., f
o116 ds
Gdf. Compl.);
b) loc.
ca 1180
con plus esmuet on la merde, et ele plus put «plus on approfondit une affaire honteuse, plus on y découvre d'infamies» (
Proverbe au vilain, éd. A. Tobler, p.108); 1606
plus on remue la merde, plus elle pue (
Nicot, 11); fin
xiies.
estre en merde jusques au cou «se trouver dans une situation inextricable» (
Audigier, éd. O. Jodogne, 4); 1959
être dans la merde jusqu'aux yeux (
Rob.);
c) fin
xiies. «matière fécale de l'homme et de certains animaux» (
Audigier, 505);
d) 1917 «temps bouché, où la visibilité est nulle» (d'apr.
Esn.). Du lat.
merda «fiente, excrément».