MER, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1050 «vaste étendue d'eau salée» (
Alexis, éd. Chr. Storey, 79);
ca 1145
halte mer «partie de la mer éloignée du rivage» (
Wace, Conception N.D., 67 d'apr.
Keller); 1672
(c'est) ... la mer à boire (M
mede Sévigné, Lettres, éd. M. Monmerqué, III, 85); 1808
ce n'est pas la mer à boire (
Hautel t. 2);
2. 1607
basse mer «marée basse» (
Oudin, Thresor des deux langues); 1691
pleine mer «marée haute» (
Ozanam, p. 361); 1849
mer d'huile (
Lamart., Confid., Graziella, p. 153);
3. ca 1155
(entrer) en mer «s'embarquer» (
Wace, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 839); 1671
prendre la mer «faire voile» (
Pomey); 1677
mettre à la mer «lancer un navire à l'eau» (ds
Jal); 1831
un homme à la mer! sens propre (
Will.); 1893 fig. (
DG);
4. 1859 dr.
mer territoriale (
Bonn.-
Paris);
5. ca 1135 «partie de mer portant un nom spécial» (
Couronnement Louis, 310 ds T.-L.: La Roge
Mer); 1691
mer intérieure «mer privée d'écoulement vers l'océan» (
Ozanam, p. 359); 1865
mers polaires (
Vallès, Réfract., p. 54); 1874
mer équatoriale, tropicale (
Lar. 19e);
6. 1740
mer (des humeurs) «tache du disque de la lune» (
Trév.).
B. 1. 1721 «élément liquide abondamment répandu» (
ibid.);
2. 1786
mer des glaces (
Besson, Manuel pour les savans et les curieux qui voyagent en Suisse, t. 1, p. 150 ds
Quem. DDL t. 21); 1791
mer de glace (
Staël, Lettres jeun., p. 461);
3. ca 1460-65 fig.
mer de Desplaisance (
Ch. d'Orléans,
Œuvres, éd. P. Champion, 450).
C. 1798 «grand vase de terre empli de vin, qu'on remplit à mesure qu'on y puise» (
Ac.). Du lat.
mare «mer», au sens propre et fig., et «vaste récipient».