MENACE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Ca 880
manatce «parole ou geste dont on se sert pour marquer à quelqu'un sa colère ou son ressentiment» (
Eulalie, 8 ds
Henry,
Chrestomathie, t. 1, p. 3);
ca 1100
manaces (
Roland, éd. J. Bédier, 1230);
ca 1160
menace (
Enéas, 8650 ds T.-L.); 1662
menaces en l'air (
Corneille,
Sertorius, V, 4);
2. ca 1590 [éd.] «(d'une chose, d'un malheur, d'une maladie) signes, pronostics qui font craindre cette chose» (
Montaigne,
Essais, I, XI, éd. Villey-Saulnier, I, 44). Du lat. pop.
minācia «
id.» (dér. du lat. class.
minae subst. plur. de même sens, qu'il a supplanté) que l'on rencontre déjà chez
Plaute et surtout en b. lat. (
TLL s.v., 992, 2,
sqq.);
minācia survit en partic. dans l'ital.
minaccia, le cat.
menassa, manasa, l'esp.
(a)menaza, le port.
ameaça et en gallo-rom. (
cf. FEW t. 6, 2, p. 98b); les formes en
ma- résultent de l'assimilation de
e prétonique au
a accentué.