MELON, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1256 bot. (
Aldebrandin de Sienne, Rég. du corps, éd. L. Landouzy et R. Pépin, 51, 10: fera une decoction de violetes, de poumes de semence de cahoides, de
melons, de citroles, d'ierbes froides);
2. a) 1827 «imbécile» (
Granval, Vice, p.104);
b) 1833 «tête» (d'apr.
Esn.);
c) 1830-38 «élève de la première année de Saint-Cyr» (d'apr.
Titeux, op. cit., p.328);
3. 1877 «chapeau d'homme de forme ronde et bombée» (A.
Daudet, Nabab, p.139); 1880
chapeau-melon (
Journal des dames et des demoiselles, 2
en
ode déc., 41 a ds
Quem. DDL t.16);
4. 1962 «arabe» (
Lanly, p.51). Du b. lat.
melonem, acc. de
melo «fruit d'une sorte de cucurbitacée», abrév. du lat. class.
melopepo «
id.», lui-même issu du gr. μ
η
λ
ο
π
ε
́
π
ω
ν «
id.» (comp. de μ
η
λ
ο
ν «pomme» et de π
ε
́
π
ω
ν «cuit par le soleil, mûr»). Il n'est pas possible de savoir si le mot a toujours été connu ou s'il a été repris au lat. (
cf. aussi l'ital.
mellone et l'esp.
melón «
id.», v.
FEW t.6, 1, p.685a). Le sens d'«imbécile», prob. issu de celui de «tête», lui-même issu d'une métaph. usuelle sur les noms de fruits (
cf. citron, fraise, pomme...), a donné lieu p.ext. (avec en plus la notion de «débutant») au sens 2 c (
cf. Esn. et
Cellard-
Rey). L'emploi de
melon au sens d'«arabe» est obscur,
Cellard-
Rey propose l'hyp. d'une métaph. sur la coiffure (
calotte, chéchia).