MAURESQUE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. I. A. Adj.
1. 1349
guiterne moresche «mandore» (
Doc. ds
F. Dick,
Bezeichnungen für Saiten - und Schlaginstrumente in der altfranzösischen Literatur, 1932, p.67);
2. 1477 «qui a rapport aux Maures, à leur style particulier de décoration» (
Extraits des comptes et mémoriaux du roi René, éd. A. Lecoy de la Marche, § 655, p.294: touaille
morisque).
B. Subst.
1. 1379 à la
morisque «à la manière des Maures» (
Inv. de Charles V ds
Gay: ung reliquaire d'argent doré ouvré
à la morisque);
2. 1448 chorégr.
Extraits des comptes et mémoriaux du roi René, §763, p.336);
3. 1531
moresque peint. (
Doc. ds
Nouv. arch. de l'art fr., p.91).
II. 1611 subst. «femme maure» (
Cotgr.). Empr. à l'esp.
morisco «maure» (
ca 1140 ds
Cor.-
Pasc.,
s.v. moro; déjà comme nom propre en 966,
ibid.), lui-même issu du lat. médiév.
mauriscus «
id.» (
cf. Blaise Latin Med. Aev.), «noirâtre» (av. 1101 ds
Nov. gloss.). La forme
moresque, qui apparaît à côté de
morisque au
xives. (
cf. FEW t.6, 1, p.555a) s'explique prob. par l'infl. des mots dérivés à l'aide du suff.
-esque et trouve l'appui des formes occitanes (
cf. 1453,
moresqua «danse» ds
Pansier t.3, v. aussi
FEW t.6, 1, pp.553a-553b), où
-esc résulte d'une évolution normale du lat.
-iscus (voir
W. Meyer-
Lübke,
Gramm. des lang. rom., t.2, §520). Il n'est donc pas nécessaire de faire remonter la forme en
-esque à l'ital.
moresco, qui n'est d'ailleurs att. qu'au
xves. (v.
Batt.). La forme
mauresque, avec
au, apparaît vers 1640 (voir
Gay).