MAUDIRE, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1100
maldire «vouer quelqu'un à la malédiction de Dieu» (
Roland, éd. J. Bédier, 2579);
2. ca 1100 «en parlant de Dieu, vouer à la réprobation, à la damnation éternelle» (
ibid., 1659: Tere Major, Mahummet te
maldie); 1170
maudir (
Chrétien de Troyes,
Erec et Enide, éd. M. Roques, 5660);
3. ca 1180 «manifester de la colère contre quelqu'un, l'injurier» (
Marie de France,
Fables, 2, 18 ds T.-L.); d'où
ca 1590 «exprimer le mécontentement, la contrariété que l'on éprouve contre quelqu'un ou quelque chose» (
Montaigne,
Essais, éd. Villey-Saulnier, I, xx, p.96). Empr. au lat. chrét.
maledicere «maudire» (en lat. class. «dire du mal»), de
male «mal», adv. et de
dicere «dire», v. ce mot; a éliminé l'a. fr.
maleir «maudire», 1
remoitié
xiies.
maleeit «maudit» (
Psautier Cambridge, 36, 23) formé différemment à partir de
maledicere.