MATELAS, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1306
materas «tapis sur lequel on se couche» (en Orient) (
Joinville, St Louis, éd. Corbett, § 403);
2. 1377
martras «grand coussin qui sert à garnir le lit» (
Delisle, Mandements de Charles V, n
o1440 ds
Gay); 1419
matelas (
Inventaire de Nicolas de Baye, éd. A. Tuetey, 63 ds
IGLF);
3. 1854 p. ext. «tout ce qui sert de protection» ici au fig. (
Mérimée, Lettres ctessede Montijo, t.2, p.16: on dit que les Autrichiens vont occuper les provinces danubiennes. Je ne sais si c'est la meilleure combinaison que ce
matelas);
4. 1886 arg. «tas de billets de banque» (Joueurs d'apr.
Esn.); 1901 «portefeuille» (
Bruant, pp.58-59). Prob. empr., par l'intermédiaire de la lang. franque, à l'ital.
materasso (att. au sens 2 av. 1306,
Iacopone da Todi ds
Batt.; déjà lat. médiév.
mataracius en 1255 à Venise d'apr.
DEI,
mataracium en 1266 à Bari et
matarazum en 1274 à Bologne d'apr.
P. Aebischer ds
Z. rom. Philol. t.66, p.319 et 320), lui-même issu de l'ar.
maṭraḥ
«coussin, tapis», dér. de la racine
ṭaraḥa «jeter», l'évolution sém. s'expliquant par le fait que les coussins ou tapis étaient jetés là où l'on désirait s'asseoir (v.
P. Aebischer, op. cit., pp.303-337).