MARTEAU, subst. masc. Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 «outil de fer propre à battre, à forger» marteals ( Voyage de Charlemagne, éd. G. Favati, 328); d'où 1389 marteau a maçon ( Registre criminel du Châtelet, t. I, p.37 ds IGLF); 1453 marteau de tapicerie ( Arnaud d'Agnel, les Comptes du roi René, I, 12, ibid.); 1676 marteau d'assiette ( Félibien); d'où a) 1206 entre le marteil et l'anclume ( Guiot de Provins, La Bible, éd. J. Orr, 2366); b) 1587 avoir un coup de marteau «être fou» ( Ronsard,
Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 18, p.293, vers 11); 1889 être marteau (d'apr. Esn.); 2. p. anal. a) 1302 eaux et forêts ( Arch. du Pas-de-Calais, A 180 3ds Gay); b) xives. «battant fixé à la partie extérieure d'une porte» ( Poèmes français sur les biens du ménage, Dit du ménage, 189, éd. U. Nyström, p.101); c) 1391 marteau d'arme ( Archives Hist. Saintonge, XXVI, 248 ds IGLF); d) 1453 marteau d'orloige ( Recherches sur Orléans, I, 308, ibid.); e) 1751 mus. ( Diderot, Lettre sur les sourds et muets ds Littré); f) 1848 marteau des commissaires priseurs ( Balzac, Cous. Pons, p.10); g) 1912 sports lancement du marteau ( Almanach Hachette 1914, Les épreuves sportives de l'année 1912, p.119); 3. p. anal. de forme a) 1611 anat. ( Cotgr.); b) id. zool. marteau de mer ( ibid.); c) 1757 perruque à trois marteaux (ds J. Quicherat, Hist. du cost. en France). Du lat. tardif martellus (att. chez Isidore de Séville, et dans les glossaires lat., v. TLL s.v.), issu du lat. impérial martulus, forme altérée de marculus «marteau», en réaction hypercorrecte au passage en lat. vulg. à -cl- ( cf. veclus pour vetulus, v. vieux).
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