MARMOTTE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) 1170-1200 zool. «mammifère rongeur qui hiberne plusieurs mois dans un terrier» (
Renart, éd. M. Roques, br. VIIb, 6890); 1734
dormir comme une marmotte (
Le Sage, Est. Gonzalez, ch. 3 ds
Littré);
b) 1959 «fourrure de cet animal» (
Rob.);
2. 1800 «sorte de coiffure de femme»
le demi fichu en marmotte (
Petites affiches de Paris, numéro 96, 6 germinal an 8, 1549 ds
Quem. DDL t. 20); en partic. 1866 «madras que les femmes du peuple se mettent sur la tête pour dormir» (
Delvau, p. 244);
3. α) 1812 «coffret de facteur» (
Boiste);
β) 1859
marmotte de voyage (
Mozin-
Peschier, Dict. complet des lang. fr. et all.);
c) 1867 «boîte à échantillons de commis voyageurs» (
Delvau, p. 902);
4. 1835 bot.
huile de marmotte (
Maison rustique 19et. 2, p.144b). Prob. dér., malgré la chronol. des attest., de
marmotter* (v.aussi
marmot), à cause du mouvement de lèvres que fait cet animal en sifflant (cri d'alerte) ou en sifflotant (son langage).
Marmotte est sans rapport direct avec le lat.
mus montanus «rat des montagnes» (
ves.
Polemius Silvius, De animalibus, XXI, 2 ds
Romania t. 35, p. 184, note 3), c'est-à-dire prob. «marmotte» (que Pline appelle
mus Alpinus, ibid.) sur lequel ont été refaites au
xvies.
marmontaine et
marmotaine (v.
Hug., s.v. marmotanne). L'ital.
marmotta,
marmotto et l'esp.
marmota sont empr. au fr. Le sens 2 parce que les pointes de cette coiffure rappellent les oreilles de la marmotte; le sens 3 parce qu'à l'origine les coffrets de facteur étaient faits en fourrure de marmotte dans les montagnes.