MARMITE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1388 «récipient de terre cuite ou de métal dans lequel on fait bouillir de l'eau ou cuire des aliments» (
Comptes de l'argenterie de Charles VI ds
Havard); loc.
a) 1609
nez en pied de marmite (
Discours du Srde l'Espine ds
Sat. fr. du XVIIes., éd. F. Fleuret et L. Perceau, t. 1, p. 33);
b) 1623
faire bouillir la marmite «subvenir aux besoins de sa famille» (Ch.
Sorel, Francion, p. 66 ds
IGLF);
2. 1841 arg. «prostituée qui fait vivre un souteneur» (
Lucas, Dangers prostit., p.31);
3. 1637
bombes ou grosses grenades [
...]
en forme de marmites de fer (
J. Boyvin, Le Siège de la ville de Dole, p. 122); 1847
marmite «bombe» (
Delacroix, Journal, p. 172); 1915 «gros obus» (
Lambert, Lang. poilus, p. 23);
4. 1845 géol.
marmites de géant (
Comptes rendus de l'Ac. des Sciences, t. 20, p. 595). Substantivation de l'adj. a. fr.
marmite «hypocrite» att. de
ca 1223,
Gautier de Coinci, Miracles Vierge, éd. V. F. Koenig, I Mir 10,1869, au 1
ertiers du
xives.,
Ovide moralisé, éd. C. de Boer, XIV, 740, comp. de
mite «chat» (
chattemite*) et de l'élém. onomatopéique
marm-, à l'orig. de
marmonner*, marmotter*, marmouser (
marmouset*): l'évolution sém. s'explique par le fait que la marmite, profonde et fermée par un couvercle, cache son contenu aux curieux, p. oppos. p. ex. à la poêle, plate et ouverte (
cf. all.
Topfgucker, fr.
fouillaupot* «curieux»; v.
FEW t. 6, 2, p. 180).